Santé et environnement en temps de confinement : penser les liens et agir au quotidien

A l’heure du confinement, les liens entre la santé et l’environnement apparaissent au grand jour. L’épidémie mondiale met en lumière l’impact de l’être humain sur son environnement. La crise sanitaire et ses conséquences économiques, sociales et environnementales réinterroge nos modes de vie et notre organisation individuelle et collective.
Du choix des matériaux de construction aux comportements des usagers, les enjeux de l’habitat écologique sont nombreux. Tous impactent l’environnement et la santé des individus qui y vivent. Cet article cherchera à interroger les liens entre la santé et l’environnement, à la lumière de la crise du Covid-19. Il permettra de donner des pistes pour promouvoir un environnement intérieur sain et réduire notre impact environnemental.
Penser les liens entre la santé et l’environnement
En 1999, l’Organisation Mondiale de la Santé affichait que « l’environnement est la clé d’une meilleure santé ». Agir sur ces facteurs environnementaux permet ainsi de réduire les risques de maladies mais favorise également un bien-être physique, mental et social.
Le Covid-19 permet alors de questionner les interactions entre l’environnement, la santé et les activités humaines. Plusieurs ressources de cet article proviennent de cet article du Pôle ESE Auvergne-Rhône-Alpes : Coronavirus, quelques pistes éducatives.
Les épidémies, conséquence des activités humaines
Ce court reportage issu de la chaîne de télévision ARTE permet de lier le développement des épidémies à la perturbation des écosystèmes par l’être humain. La déforestation, par le fait qu’elle détruit les habitats des espèces animales et qu’elle les pousse à migrer, favorise alors la dispersion et la diffusion d’agents pathogènes.
Dans cette vidéo, le directeur de recherche en écologie de la conservation Rodolphe Golzan met en avant la nécessité de protéger l’environnement pour préserver la santé publique :
« Nous, en tant que scientifiques, on a une certitude, c’est que la protection de l’environnement et la biodiversité, ce n’est pas une idéologie romantique. C’est quelque chose de très pragmatique dans la lutte contre les maladies infectieuses ».
Dans la même dynamique, cet article paru dans le Monde Diplomatique de mars 2020 pointe les mêmes causes aux épidémies qui se multiplient et invite à « mettre autant de détermination à changer de politique que nous en avons mis à perturber la nature et la vie animale ».
Covid-19 et pollution de l’air ?
Dans le cas du Covid-19, la pollution de l’air a récemment été pointée du doigt comme favorisant le développement épidémique. L’organisme ATMO, en charge de la surveillance de la qualité de l’air, résume les connaissances à ce sujet à ce stade :
- La pollution de l’air fragilise les voies respiratoires. Elle constitue donc un facteur aggravant dans les zones d’exposition chronique à un air dégradé. Les risques de létalité ou de complications respiratoires sont accrues dans ces territoires.
- Une étude italienne du 17 mars 2020 fait l’hypothèse que la pollution aux particules fines serait un facteur de propagation du virus. ATMO indique : « si les corrélations entre pollution de l’air par les particules et prévalence de la maladie sont bien avérées, aucun lien de cause à effet n’a encore été démontré entre pollution par les particules et dissémination du virus ».
Les effets de la pandémie sur l’environnement
Inversement, la réduction des activités humaines due au confinement généralisé a des conséquences sur l’environnement. Plusieurs effets ont également été médiatisés ces dernières semaines.
- Logiquement, une baisse des polluants de l’air due au trafic routier et aérien a largement été observée. Néanmoins, la qualité de l’air reste dépendante d’autres facteurs (météorologie, chauffage, activités agricoles, etc.), ce qui explique des niveaux de pollution variables selon les régions et les périodes.
- Une réduction des niveaux sonores avec la limitation des déplacements, et le retour de bruits d’animaux dans certaines zones.
- Des effets du confinement comme « un répit pour les animaux sauvages »
Néanmoins, le confinement est-il vraiment une chance pour la planète ? C’est la question que pose ce reportage d’ARTE. Réagissant à toutes ces images positives, le climatologue Hervé le Treut indique :
« On a une vision qui est ancrée dans l’instant. Il faut faire attention puisque tous les problèmes climatiques s’évaluent sur des durées plus longues. Et puis c’est vrai que les gaz à effet de serre sont des gaz qu’on ne voit pas. […] Les images nous montrent surtout le résultat en termes de qualité de l’air, de gaz toxiques, de pollutions. Bien sur qu’il y a un risque énorme de retour en arrière aujourd’hui ».
Des gestes à adopter en temps de confinement
Face à ces constats, la transition écologique apparaît comme l’une des réponses à ce fameux « après ». En attendant, nous vous proposons de faire un zoom sur plusieurs manières de préserver sa santé et l’environnement en temps de confinement.
Préserver son environnement intérieur sain
Habituellement, nous passons plus de 80% de notre temps dans un espace clos. Avec le confinement, ce taux peut atteindre près de 100% selon les cas. Dans cette situation, plusieurs gestes permettent de préserver notre environnement intérieur et par conséquent notre santé. Vous retrouverez ici une liste de recommandations proposées par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire.
Voici également une liste de 70 idées pour un habitat écologique, de gestes simples à des investissements plus importants pour réduire les consommations et les pollutions.
Améliorer et préserver la qualité de l’air intérieur
En raison des activités des occupants, des équipements et des matériaux qui s’y trouvent, l’air intérieur étant généralement plus pollué que l’air extérieur. Plusieurs habitudes simples permettent de conserver un intérieur sain.
- Aérer et ventiler plusieurs fois par jour, notamment lors des activités qui produisent de l’humidité ou lors de l’utilisation de certains produits.
- Ne pas boucher les entrées et les sorties d’air, et nettoyer les régulièrement.
- Eviter l’usage de produits désinfectants, notamment la javel.
- Fabriquer soi-même ses produits d’entretien, d’hygiène et ses peintures.
Pour davantage d’informations, nous vous proposons ici :
- un document un flyer complet de l’ADEME pour « Un air sain chez soi«
- un article de The Conversation « Confinés H24 à la maison : 4 conseils pour limiter la pollution de l’air chez soi ».
Gestion de l’eau : les bons gestes à adopter
Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses informations circulent sans que l’on n’arrive toujours à en déceler la pertinence. Des rumeurs ont fait état de la transmission du virus par l’eau potable du robinet. Les professionnels de l’eau rappellent qu’il s’agit d’une intox, l’eau du robinet étant la plus contrôlée, la plus écologique et la moins chère.
A ce sujet, nous ne pouvons que vous conseiller la série « Méli Mélo » du GRAIE autour de l’eau. Vous aurez surement reconnu Lyon et les acteurs Jacques Chambon et Franck Pitiot.
Pour préserver la ressource en eau, plusieurs gestes simples sont recommandés :
- Préférer l’eau du robinet à l’eau en bouteille
- Ne pas jeter d’objets et de produits dans les toilettes (lingettes, médicaments, peintures, etc.), ceux-ci risquent de boucher les réseaux d’eaux usées et d’accroître la pollution de l’eau.
- Limiter la consommation et le gaspillage d’eau : s’équiper de réducteurs de débit, installer un système de récupération d’eau, etc.
Comment télé-travailler léger ? : réduire l’impact énergétique du tout-numérique
Enfin, nous relayons également cette infographie de l’ADEME pour télé-travailler léger. Comment réduire l’empreinte énergétique dû au numérique et le risque de saturation des réseaux ?
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