Les 3ème du collège de Châtillon d’Azergues découvrent les techniques d’écoconstruction
Ce mois-ci les élèves de 3ème du collège Simone Veil de Châtillon d’Azergues se sont essayés aux techniques de construction écologiques. Au programme, mise en oeuvre d’enduit terre sur botte de paille, d’enduit chaux sur plaque de béton cellulaire et initiation à la construction en pisé.
Ce projet s’intègre dans un projet global et pluridisciplinaire initié par des enseignant.e.s du collège à destination de leurs élèves de 3ème. L’objectif ? Aborder sur un temps banalisé le thème de l’énergie, thème exploré sous différents angles dont celui de l’habitat.
Sur quatre demies-journées, Oïkos a ainsi rencontré près de 140 élèves de 3ème dans le but de leur faire découvrir l’écoconstruction et plus particulièrement des techniques de mise en oeuvre utilisées par les artisans de ce secteur. L’occasion de réfléchir à ce qui permet de construire un bâtiment écologique mais également d’introduire les métiers en lien avec le secteur de l’écoconstruction.
Ces séances se sont déroulées en deux temps.
Une rapide introduction a permis de définir collectivement ce qu’est un bâtiment écologique, de récapituler quels sont les matériaux utilisés aux différentes étapes de construction d’un bâtiment et de réfléchir à ce qui permet de qualifier d’écologique un matériau (notamment l’absence de produits polluants dans sa formulation, son caractère renouvelable, sa faible énergie grise etc.)
Introduction : à l’aide d’une maquette, analyse des différentes parties d’un bâtiment et des matériaux utilisés
A la suite de ce temps théorique, les élèves sont ensuite passés à la pratique. Répartis en petits groupes, ils pu réaliser les trois ateliers : enduit terre sur botte de paille, enduit chaux sur béton cellulaire et réalisation d’un bloc de pisé. Avant de débuter, une présentation du déroulement de chaque atelier a été réalisée pour donner des indications de formulation et de mise en oeuvre avant que les élèves passent à l’expérimentation.
L’atelier pisé :
Le terme « pisé » vient du latin « pisare » signifiant écraser, damer. Il s’agit d’une technique de construction porteuse très présente dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et qui consiste à bâtir des murs en terre crue en compactant et damant la terre humidifiée en fines couches dans des coffrages. Traditionnellement, il s’agissait de coffrages en bois appelés « banches ». Les blocs de terre étaient montés par couches successives.
Dans cet atelier, les coffrages en bois ont été reproduits afin de réaliser des cubes miniatures. Des mini pisoirs en bois ont également été apportés. Les élèves ont ainsi dû humidifier la terre puis réaliser eux-mêmes leurs blocs de pisé. Cette expérience leur a notamment permis de voir l’impact de l’état hydrique de la terre sur la bonne mise en oeuvre de la technique. Elle leur a également permis de voir la solidité de leur bloc au démoulage, solidité en lien avec la forte densité de ce dernier quand l’air avait été correctement chassé au tassement.
L’atelier enduit terre sur botte de paille :
Cet atelier reproduit la technique de finition souvent mise en oeuvre à l’intérieur des constructions isolées en bottes de pailles. En intérieur, cet enduit apporte une protection à la botte de paille, assure une étanchéité à l’air et la régulation des transferts de vapeur d’eau.
Sur la botte de paille, une barbotine (un mélange très liquide de terre et d’eau) est appliquée au préalable afin de permettre l’accroche de l’enduit. Les élèves ont ensuite réalisé la formulation de l’enduit : un mélange de terre, de sable et d’eau dont les proportions varient en fonction de la terre utilisée. La terre utilisée est une terre minérale, elle est extraite plus en profondeur que la terre végétale et ne contient ni racines ni humus.
Les élèves ont ensuite appliqué l’enduit à l’aide de deux outils : la truelle puis la taloche.
L’atelier enduit chaux sur plaque de béton cellulaire :
Cet atelier permet de découvrir la technique de l’enduit à la chaux qui est utilisée pour la finition des murs aussi bien en extérieur qu’en intérieur. La chaux vient de la calcination de calcaire. Cette poudre, mélangée à du sable et de l’eau, forme un mortier qui peut être utilisé pour réaliser des enduits.
Pour l’exercice, en l’absence de plateau technique, une plaque de béton cellulaire posée à plat a été utilisée comme support. Sur cette plaque, un gobetis (mélange liquide de chaux et d’eau) est appliqué afin de favoriser l’accroche de l’enduit sur le support.
Les élèves ont ensuite réalisé la formulation de l’enduit à base de sable, de chaux et d’eau. Ils ont là encore utilisé truelle et taloche afin d’appliquer l’enduit.
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